Chapitre 10. Les Onze
5 Novembre 3302, système GD 1192
… J’avais du perdre connaissance à ce moment là.
Au moins j’étais encore en vie, et mon statut de porte-parole du nouveau Consilium devrait convaincre le capitaine de ce vaisseau de me ramener à bon port. Enfin, une fois que je l’aurai trouvé évidemment.
Je n’avais que rarement arpenté l’intérieur d’un Type-9, mais ce vaisseau semblait militarisé vu les nombreux écrans de contrôle, et les portes d’accès aux tourelles qui jalonnaient le couloir. Un Type-9 de combat, quelle idée saugrenue. Ce capitaine devait être un original.
J’entendis des éclats de voix à quelques dizaines de mètres, je pressais le pas jusqu’à la salle de pilotage.
Ce que je vis en arrivant dans le cockpit me glaça d’effroi.
Un immense Thargoïd, de couleur verte, se trouvait à quelques centaines de mètres du vaisseau. Le capitaine, qui me tournait le dos, hurla un ordre, et le vaisseau fut secoué par ce qui semblait être le tir d’une batterie de missiles. Deux autres vaisseaux encadraient le Lakon et firent feu à leur tour.
Le xenomorphe fût frappé de plein fouet par les missiles. Il sembla pousser un hurlement de douleur, tournoya légèrement sur lui-même, puis explosa dans une gerbe de feu et d’étincelles.
Le silence qui tomba dans la cabine était impressionnant. Il fut vite recouvert par les vivas et les cris de joie de l’équipage présent dans le poste de pilotage. Ils étaient si jeunes, on aurait presque dit qu’il s’agissait d’enfants.
Le vaisseau voisin du nôtre, un petit Cobra, se dirigea vers un des restes du Thargoid, qui semblait avoir l’apparence d’un…. *je tressaillis* coeur humain !
J’étais paralysée par la peur. Impossible de bouger le moindre membre. J’étais comme ces pauvres commerçants qui se faisaient intercepter par les terroristes qui jalonnaient les systèmes aux environs d’Eravate, et qui les expédiaient Ad Patres sans sommation ni l’ombre d’une hésitation.
Le pseudo-coeur disparut dans la soute du Cobra, et le capitaine, toujours dos à moi, activa l’intercom.
– Type-10 à Cobra, ici le capitaine Carlson, avez-vous sécurisé la cargaison ?
La voix du capitaine me semblait familière. Et je n’avais jamais entendu parler de ce modèle de vaisseau.
– Affirmatif Capitaine, le coeur est en sécurité. Attendons instructions.
– Bien mon garçon. A tous les vaisseaux, direction le laboratoire Aegis, dans le système……
Le capitaine s’interrompit subitement.
Face au vaisseau, l’espace semblait se déchirer et se tordre dans tous les sens.
Deux xénormorphes apparurent par ce qui semblait être une faille spatio-temporelle. Ils étaient immenses. Les deux aliens étaient parcourus de veines rouges qui semblaient incandescentes.
Les vaisseaux aliens se mirent à rougeoyer intensément, et un son inhumain remplit soudain le cockpit, glaçant le sang de tout l’équipage.
Mon coeur sembla cesser de battre et je fus assaillie par une migraine fulgurante.
Ce son puissant, tel les trompettes de Jericho, annonçait la mort et la destruction.
Des visions d’Apocalypse me traversèrent l’esprit.
Des vaisseaux éventrés, flottant dans une brume verte et nauséabonde. Des stations en flamme, vomissant des cadavres. Je voyais la Terre depuis le cœur de batailles épiques entre nos deux mondes…La fin de l’humanité.
Les deux xénomorphes déployèrent subitement des dizaines de tentacules, qui foncèrent vers le vaisseau à toute allure. Nous étions perdus. Le choc fut terrible et je fus projetée contre une cloison. Dans un dernier éclair de lucidité je vis le capitaine, le visage tourné vers moi, déformé par la peur. Ce visage…
… C’était celui de mon oncle.
Il me regardait avec un sourire carnassier, et m’adressa seulement ces quelques mots :
– L’heure approche Alexandra! Elle sera bientôt nôtre…
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7 Novembre 3303, système GD 1192
– Prince Noir ! Ici le commander Azim Hutt ! Il est 02:17, je viens de retrouver la capsule de la porte-parole ! Oui elle est encore en vie, mais elle semble mal en point. Elle baragouine des phrases sans queue ni tête, à propos de xénormorphes rouges, d’un vaisseau dénommé Type-10 et de son oncle. Je pige rien, elle a du prendre un coup sur la carafe !
– … … … … … …
– Oui je la ramène à Samson. Comment ça un héros ? Non non je fais juste mon boulot. Préparez moi simplement un Gnac au Perséphone. J’arrive. Commander Azim hutt, terminé.
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