6 septembre 3304, quelque part aux abords du Gnosis
-Allez les gars, on termine ce salopard et on retourne réparer et ravitailler !
Le Prince Noir donnait ses instructions depuis bientôt 3h à la petite dizaine de pilotes du Squadron initialement prévus pour conduire les chercheurs du LARA dans Cone Sector. Sous couvert de matériel de recherche, nous avions fait livrer du matériel offensif AX à leurs quais de chargement avant le décollage et leurs avions demandé de se tenir prêt au cas où. On peut dire qu’on a eu le nez creu sur ce coup là …
3h de combats acharnés contre les vagues Thargoids qui avaient interdit le Gnosis et l’assaillaient sans répit depuis.
Les premiers vaisseaux de recherches sortis après l’arrêt du megaship s’étaient fait vaporisés en à peine quelques secondes.
Nous avons ensuite décollés afin de couvrir l’évacuation, mais malgré toute notre bonne volonté les pertes de civils étaient importantes.
Heureusement nous n’étions pas les seuls à avoir discrètement embarqué du matériel AX, aussi nous pouvions faire une pause alors que d’autres escadrilles prenaient le relais. Des centaines de vaisseaux restaient encore à évacuer.
Dans ces conditions il nous avait été impossible d’enquêter sur quoi que ce soit jusque là.
C’était la panique totale à bord. Difficile de rendre compte du mélange de peur et de fureur qui se lisait sur les visages de ces hommes et femmes respectables à leur habitude, tantôt passionnés de recherche ou de découvertes. Beaucoup d’entre eux découvraient pour la première fois le spectacle de la guerre.
Ils attendaient tous désespérément que viennent leur tour; soit pour mourir soit pour sortir de cet enfer.
Le son lugubre des essaims Thargo s’entendaient à bord du Gnosis malgré les imposantes structures qui nous séparaient du vide spatial. Chaque bruit de carlingue nous rappelait que la mort rôdait au dehors.
J’étais figé, en train de contempler une scène d’une absolue cruauté. Le service d’ordre du megaship venait d’arrêter cet homme, pris d’une crise de folie pure, habillé en blouse blanche, alors que celui ci venait de piétiner à mort la femme qui était devant lui dans la file d’attente pour l’embarquement du prochain convoi d’évacuation. Il répétait en boucle qu’elle « criait trop fort… »
Je me demandais si les Aliens auraient été capables de telles choses…
–Il faut que je vous parle Rapture !
Cette voix que je reconnaissait entre toutes me donna le frisson…